Berserk : des révélations qui pourraient frustrer les fans

Avec un tirage dépassant les 60 millions d’unités, Berserk se classe parmi les mangas les plus populaires de l’histoire. Kouji Mori, le scénariste récemment sélectionné pour continuer l’œuvre après Kentaro Miura, a pris soin de communiquer avec les nombreux admirateurs de la série. Dans ce sens, il a précisé dans le dernier tome de l’édition américaine de Berserk que la suite sera « loin d’être parfaite ».

La légacie de Berserk

Kouji Mori est sans conteste un mangaka, mais il partageait également une amitié d’enfance avec le défunt Miura. Ce lien privilégié lui a donné l’occasion de garder le contact avec l’auteur de Berserk jusqu’à ses dernières années. Ainsi, l’auteur s’efforce de transmettre uniquement les informations que son ami lui avait confiées. Mori l’affirme lui-même :

Je ne publierai pas de récits dont les détails me sont flous. Je m’en tiendrai uniquement aux dialogues et aux intrigues que Miura m’a narrés.

En ce jour, il fait son retour avec un message adressé aux lecteurs, où il poursuit l’explication de son approche ainsi que des défis qu’elle entraîne. Dans la version anglaise du tout récent volume 42, il témoigne de sa reconnaissance envers ses fans, tout en les alertant sur une suite qui ne pourra, de toute évidence, jamais se conformer parfaitement à l’œuvre d’origine :

Nous vous remercions pour votre acquisition de Berserk Volume 42. Désormais, ce sera un Berserk sans la touche de Miura. Il est évident que cela ne sera pas sans défauts. Je comprends que certains d’entre vous pourraient avoir du mal à s’y habituer. Personnellement, je partage ce ressenti.

Mori souligne que sa décision de continuer le manga est principalement motivée par son amitié avec Miura et son souhait de conduire l’intrigue à son terme tout en honorant l’œuvre originale :

En tant que mangaka et fidèle admirateur, je ressens une immense admiration pour Miura. Cependant, étant l’une des personnes qui lui était le plus proche et un ami, il m’est impossible de laisser de côté l’histoire qu’il s’efforcait de conclure. Je vous demande humblement de comprendre ma position à cet égard. […] Chaque nouveau volume à partir de maintenant reflétera cette détermination. À tous les passionnés de Berserk, que vos pensées accompagnent notre équipe ! Je vous sollicite vraiment pour que vous continuiez à nous soutenir jusqu’à la fin.

Berserk : une continuation pleine de suspense

Kouji Mori a déjà exprimé ses préoccupations et ses doutes concernant la réception par les fans et les lecteurs. En octobre dernier, nous avions également abordé les défis que le mangaka devait surmonter pour reproduire fidèlement le style original. L’illustrateur Kurosaki et le Studio Gaga (qui participe aussi à ce projet) faisaient face à des obstacles considérables dans la reconstitution de l’armure du héros Guts. Néanmoins, au-delà des difficultés et des angoisses, sans même évoquer l’ampleur d’une telle entreprise, cette approche modeste reflète une mentalité typiquement japonaise.

Dans la culture japonaise, l’humilité et un sens aigu de la responsabilité jouent un rôle fondamental, des valeurs qui sont profondément intégrées dans le tissu social. Présenter des excuses, bien plus que simplement reconnaître un faux pas, représente un acte de considération envers autrui. Tandis qu’en Occident, s’excuser peut être perçu comme une reconnaissance de culpabilité, au Japon, cela est souvent exprimé pour montrer de la gratitude ou pour indiquer une compréhension. Des phrases comme sumimasen ou gomennasai sont couramment utilisées dans le quotidien et illustrent cette préoccupation constante de ne pas déranger autrui.

Par conséquent, les propos réfléchis et empreints de respect de Kouji Mori font écho à cette tradition : loin de constituer un simple débordement d’enthousiasme, ils témoignent d’un réel désir de célébrer l’œuvre de Kentaro Miura tout en prenant en charge la lourde responsabilité d’un héritage aussi considérable que Berserk.

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