Critique de Daredevil: Born Again – « Une saison forte »

Nombre d’épisodes regardés : 9 sur 9 Diffusion sur : Disney+

Pour ceux qui n’ont pas encore découvert la série précédente, Born Again constitue une belle entrée en matière, en offrant des dialogues qui résument efficacement les événements antérieurs quand c’est nécessaire. En revanche, les fans de la série pourraient trouver certains aspects de la narration un peu trop familiers à leurs yeux : le thème central de cette saison – qui explore les similitudes entre Daredevil et Kingpin, tous deux luttant afin de transcender leur côté sombre et violent – a déjà été largement exploité. Néanmoins, en s’immergeant un peu plus, on découvre des complexités et des contradictions fascinantes entre ces deux personnages, qui enrichissent l’intrigue. Cela est particulièrement vrai pour Fisk ; une trame abordant des dilemmes conjugaux est remarquable, et se démarque comme un angle qu’on n’attendrait pas dans ce type de série.

La force de cette série réside en grande partie dans les performances de Cox et D’Onofrio. Une séquence d’ouverture, où Murdock et Fisk se livrent à des échanges d’avertissements subtils autour d’un café, est à la fois tendue et fascinante à regarder. Leur prestation démontre sans cesse qu’ils figurent parmi les choix de casting les plus réussis de l’univers Marvel. On souhaiterait les voir davantage ensemble à l’écran, bien plus que ce que le récit ne le permet.

Le nouveau responsable de la série, Dario Scardapane, ainsi que le duo de réalisateurs Justin Benson et Aaron Moorhead, ont apporté des concepts innovants qui s’harmonisent parfaitement avec l’univers de Daredevil. En effet, la série se penche sur la vie des New-Yorkais d’une manière que peu de productions du MCU ont réussi à faire récemment. Les divers personnages discutent des mérites et des limites du vigilantisme, ainsi que de la confiance que l’on peut accorder à Fisk en tant que maire, entre autres thèmes. Une grande partie de cette analyse est présentée à travers les yeux de Matt ; la saison met l’accent sur ses perceptions aiguës, utilisant des techniques auditives et visuelles simples, et cela s’avère d’une grande efficacité.

Born Again souligne également l’expertise de Matt Murdock en tant qu’avocat talentueux. La trame secondaire la plus captivante de la saison tourne autour de Hector Ayala, connu sous le nom de White Tiger (incarné par le regretté Kamar de los Reyes, offrant une performance mémorable), et elle mène à des débats juridiques percutants répartis sur plusieurs épisodes.

Cependant, l’essence de Daredevil réside dans ses scènes d’action. Les inquiétudes soulevées concernant une éventuelle diminution de la violence avec le transfert de Netflix à Disney+ s’avèrent rapidement sans fondement. Les affrontements conservent leur brutalité et leur intensité sanguinaire attendues, avec une chorégraphie qui utilise brillamment la fameuse matraque de Daredevil. La première bagarre de la saison établit la norme, bien que les autres affrontements n’atteignent pas tout à fait ce niveau, la qualité reste néanmoins très élevée tout au long des épisodes. Cela s’applique à l’ensemble de la série : c’est un véritable retour en force pour Nelson et Murdock, Attorneys at Law.