Disponible sur : Disney+ Nombre d’épisodes regardés : 10 sur 10
Avec son périple à travers le cosmos et les dimensions multiples dans le MCU, ainsi que la célèbre franchise Spider-Verse, sans oublier les jeux vidéo où plusieurs héros cracheurs de toile unissent leurs forces, aucun autre super-héros n’a subi autant de réinterprétations dans le monde du cinéma, de la télévision et des jeux vidéo ces dix dernières années que Spider-Man. Malgré cette abondance, la toute nouvelle série animée Your Friendly Neighborhood Spider-Man, créée par Jeff Trammell, réussit à offrir un regard neuf sur Peter Parker (interprété par Hudson Thames) et ses formidables amis (et adversaires) à travers dix épisodes divertissants et bien équilibrés. C’est véritablement un exploit remarquable.

Le changement marquant dans « Et si ? » présente Norman Osborn (Colman Domingo) comme le guide de Spidey, en remplacement de Tony Stark. Cette décision astucieuse crée une myriade de nouvelles avenues pour le récit, notamment en explorant comment cette dynamique affecte les actions héroïques de Peter, ainsi que son amitié avec Harry Osborn (Zeno Robinson), entre autres. Ce n’est pas qu’un simple transfert de rôles entre protagonistes et antagonistes ; une véritable camaraderie se développe entre eux, apportant une profondeur bienvenue dans les épisodes suivants. Le Spidey du MCU demeure reconnaissable – avec tous les traits qui nous sont familiers – mais il se distingue suffisamment pour surprendre même les plus grands passionnés avec des tournures narratives inattendues.
La qualité de l’histoire est parfaitement accompagnée par l’animation.
La véritable révélation de l’histoire ne réside pas tant dans les personnalités de Peter ou de Norman, mais bien dans celle de Lonnie Lincoln, interprété par Eugene Byrd, largement reconnu dans l’univers des comics sous le nom de Tombstone. Au début de la série, il se présente comme le capitaine admiré de l’équipe de football du lycée, avant qu’un choix mal avisé, motivé par de bonnes intentions, ne le précipite sur un chemin inattendu. Cette réinterprétation du personnage, qui nous est familier, est attachante et digne de notre attention, et même au-delà. De plus, le fait que Lonnie, Norman et Harry soient représentés comme des personnages noirs n’est pas qu’un simple effet de style – cela influence considérablement le développement et la complexité de chaque personnage de manière unique.
Souvent, l’animation accompagne parfaitement le récit. La fusion du style visuel de Steve Ditko avec la technique d’animation inspirée par Alex Toth confère aux images une ambiance de bande dessinée chaleureuse. Le générique d’ouverture de chaque épisode, qui devient vite incontournable avec sa merveilleuse réinterprétation du thème original des années 60, se conclut par un écran-titre qui rappelle une couverture traditionnelle.

Il est vrai qu’à certains moments, les expressions des personnages peuvent sembler rigides et distrayantes. Cependant, la qualité des performances vocales demeure toujours constante. Domingo injecte une assurance et une profondeur naturelles dans le personnage d’Osborn, en ajoutant une touche de chaleur lorsque cela s’avère nécessaire. De son côté, Thames, qui s’est révélé être un excellent substitut à Tom Holland dans Et si… ?, réussit à intégrer des éléments personnels dans l’interpretation de Peter.
Cela concerne également l’ensemble de la série. L’engouement pour les récits multiversels a démontré à quel point aucune iteration d’un personnage ne peut être considérée comme la seule vérité. Cependant, lorsqu’elle est exécutée avec soin, chaque nouvelle version peut enrichir le mythe tout en développant sa propre atmosphère. Your Friendly Neighborhood Spider-Man s’intègre harmonieusement dans l’héritage en constante expansion de Spider-Man.