La communauté des amateurs de manga est en deuil suite au décès du légendaire auteur d’horreur Kazuo Umezu, survenu la semaine dernière à l’âge de 88 ans. Son œuvre variée, qui couvre des genres tels que la science-fiction, la comédie et l’horreur, a laissé une empreinte indélébile, particulièrement dans l’univers de l’horreur où il a joué un rôle de précurseur. Umezu est ainsi reconnu comme le « Parrain du manga d’horreur japonais ». Bien que les lecteurs occidentaux puissent davantage connaître des artistes comme Junji Ito, l’impact d’Umezu, véritable figure emblématique, ne saurait être minimisé.
D’après les informations fournies par le journal anglophone Yomiuri Shimbun, The Japan News, le célèbre auteur de mangas a quitté ce monde le 28 octobre 2024. Il a été rapporté que ses problèmes de santé ont débuté en juillet, suite à un effondrement qui a conduit à un diagnostic de cancer de l’estomac. Des investigations supplémentaires ont confirmé que le cancer était à un stade avancé, entraînant le début des soins palliatifs en septembre. Heureusement, Umezu a pu s’éteindre sereinement, entouré de ses proches.
Umezu a ouvert la voie au manga d’horreur
Umezu est reconnu comme une figure emblématique dans l’univers du manga, figurant parmi les artistes de bande dessinée les plus influents de tous les temps. Son aspiration à devenir mangaka a débuté très tôt, et il a lancé ses deux premières œuvres, Bessekai et Mori no Kyodai, dès l’âge de 18 ans. Rapidement, il a découvert sa véritable passion dans le secteur, en se consacrant à la création de récits d’horreur mêlant des éléments mystiques et paranormaux, le tout illustré avec un style artistique audacieux et déroutant. Sa première série d’horreur, la trilogie Reptilia, s’est achevée en 1966, suivie par Orochi en 1969, qui a consolidé sa réputation en tant que mangaka d’horreur exceptionnel.
Quelques années après, en 1972, il se lance dans ce qui deviendra son œuvre phare, The Drifting Classroom. Ce récit met en scène une école primaire qui est, de façon inattendue et sans explication, transportée en plein milieu d’une journée de classe vers une réalité alternative marquée par l’apocalypse. Personne ne sait pourquoi ils se retrouvent dans cet endroit ni comment retrouver leur chemin vers chez eux. L’intrigue explore alors les terreurs de l’inconnu et ses répercussions variées sur les enfants et les adultes. En 1974, cette série a été honorée du prestigieux Shogakukan Manga Award.
Le legs de Kazuo Umezu
Comme d’autres mangakas visionnaires qui ont émergé durant l’apogée de l’industrie, Umezu a exercé une influence considérable sur l’évolution du manga d’horreur, façonnant ce genre tout en inspirant de jeunes créateurs. Le célèbre auteur Junji Ito a d’ailleurs cité Umezu comme une de ses références marquantes durant son enfance. Néanmoins, l’horreur ne constituait pas son unique passion. Par la suite, Umezu a également signé plusieurs récits de science-fiction bien accueillis par la critique, à l’image de My Name is Shingo, sans oublier ses œuvres comiques, notamment le très apprécié Makoto-chan.
Peu importe le domaine pour lequel ses admirateurs le reconnaissent, Umezu a marqué de manière indélébile l’univers du manga, notamment avec certaines des œuvres d’horreur les plus percutantes qui aient jamais été créées. Rares sont les artistes de ce genre qui peuvent prétendre au titre de véritable pilier de l’industrie comme Kazuo Umezu. Bien qu’il manquera à jamais à ceux qui l’aimaient ainsi qu’à son public, il laisse derrière lui un impressionnant héritage de créations qui continuera d’éveiller l’inspiration chez les futurs mangaka pendant de nombreuses années à venir.
Référence : The Japan News