Doctor Who : Joy To The World Review : « L’impressionnante série de Ncuti Gatwa continue »

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By Jérôme

Il est incroyable de constater que cela fait déjà six mois que le quinzième Docteur, incarné par Ncuti Gatwa, a disparu de nos écrans. Il faut admettre qu’après avoir arrêté Jackal God Sutekh de répandre sa poussière mortelle à travers l’univers et dit ses adieux émouvants à sa chère amie Ruby Sunday (Millie Gibson) dans l’épisode final de Doctor Who intitulé « So Films Of Death », notre cher Seigneur du Temps avait bien besoin d’une pause. C’est donc avec raison que « Joy To The World », un spécial de Noël absolument délicieux écrit par l’ancien showrunner Steven Moffat, envoie le Docteur dans un hôtel haut de gamme pour se reposer comme il se doit… tout en s’occupant aussi de la protection de la Terre aux côtés de Nicola Coughlan. Évidemment.

Après avoir signé certains des meilleurs (‘The Husbands Of River Song’) et des pires (‘The Return Of Doctor Mysterio’) épisodes spéciaux de Noël dans l’univers de Who-Who, Moffat s’attaque ici à un concept emblématique du Whoniverse. Il prend un aspect bizarre mais finalement anodin de la vie quotidienne (ces portes parfois verrouillées dans presque toutes les chambres d’hôtel) et le relie à des extraterrestres et à des intrigues temporelles compliquées. Dans cette histoire, ces portes maudites mènent au Time Hotel, un endroit où chaque chambre sert de passage vers une époque et un endroit distincts. Des années 60 à bord de l’Orient Express, en passant par le camp de base de l’Everest, l’époque des dinosaures et même le jour de la naissance d’un bébé, tout cela n’est qu’une formalité. Franchement, que pourrait-il bien se passer de mal ?

Ncuti Gatwa se confirme comme la figure emblématique du nouvel univers de Whoniverse, suscitant de vives attentes.

Il est souvent décevant d’affirmer que la discrétion concernant l’intrigue d’un film ou d’une série est bénéfique, mais pour « Joy To The World », cela s’avère totalement pertinent. Moffat a élaboré un épisode mystérieux, si bien conçu que la seule chose essentielle à savoir avant de plonger dedans, c’est qu’un phénomène étrange se produit à l’hôtel Time lors de l’arrivée du Docteur. Il pourrait s’agir d’un des antagonistes familiers de l’univers de Moffat, et vous pourrez parier que vous découvrirez un fil conducteur lié à Noël, vous laissant avec une agréable satisfaction au moment où le générique final défile. C’est une approche claire, loin des enjeux politiques et des réflexions philosophiques du dernier échange entre Moffat et Gatwa sur « Boom », quoique pas du tout simpliste.

Et c’est ici que se situe le problème : le Docteur interprété par Gatwa, en opposition au précédent Docteur de Moffat, Peter Capaldi, pleure moins – mais il éprouve des émotions avec une intensité accrue. Ainsi, bien que « Joy To The World » soit imprégné de teintes de mélancolie, cet épisode agit à la fois comme un hommage festif à la camaraderie et comme l’opportunité pour le Docteur de naviguer à travers la douleur causée par la perte d’un autre compagnon. C’est une véritable comédie intergalactique du début à la fin, avec Gatwa au centre, incarnant l’astronaute le plus dynamique que l’on puisse imaginer. Ce Docteur ne se déplace jamais sans raison, ses yeux reflètent des profondeurs infinies, tandis que son large sourire éclaire son visage, observant le monde avec l’émerveillement d’un être qui a traversé des millénaires tout en conservant une âme enfantine.

Après l’épopée des divinités et le drame familial entre Susan Twist et Ruby Sunday dans la première saison de la nouvelle ère audacieuse de Doctor Who, Steven Moffat revient avec un poignant rappel de l’essence même de cette série emblématique de science-fiction : un homme solitaire et sa boîte bleue explorent un cosmos riche en merveilles et en périls, tout en étant en quête d’un compagnon avec qui partager ses aventures. En cette période de Noël, qu’on soit entouré de nos proches ou en pleine solitude, « Joy To The World » – avec ses dinosaures inattendus, ses objets futuristes, ses émotions douces-amères, ses avant-goûts captivants de la saison 2, et bien plus encore – nous promet de nous unir d’une manière que seule Who sait réaliser.

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