Reacher : critique de la saison 3 – « Toujours suffisamment divertissante »

Disponible sur : Prime Video Total des épisodes regardés : 8 sur 8

Cliquer sur Play dans Reacher vous laisse présager ce qui vous attend. Avec Alan Ritchson dans le rôle principal, le héros créé par Lee Child continue de déjouer les manigances des riches et puissants tout en éliminant les criminels et les meurtriers potentiels à travers deux saisons, bénéficiant parfois d’un soutien, d’autres fois perturbé par les autorités qui l’entourent. Ce troisième chapitre nous promet encore plus d’adrénaline, bien que cette saison s’appuie trop sur des éléments classiques, souffrant d’une mise en scène peu inspirée qui peine à en faire un véritable succès.

Toutefois, ces éléments fondamentaux conservent leur charme indéniable. Tirée du septième livre consacré à Reacher, Persuader, cette nouvelle série d’épisodes débute in medias res, avec Ritchson incarnant le héros, qui est en mission d’infiltration pour la DEA afin de sauver un informateur tout en tentant de régler un vieux différend. Bien que l’environnement soit inédit pour cette série, il ne faut pas longtemps avant que cet aspect original ne s’efface, laissant place aux dynamiques d’enquête habituelles, tandis que Reacher et ses alliés commencent à rassembler minutieusement les éléments du mystère. Dans ce qui est sans doute son rôle le plus marquant, Ritchson incarne parfaitement le héros créé par Child, ajoutant juste ce qu’il faut de sarcasme, tout en affichant sa puissance physique nécessaire.

Dans cette nouvelle aventure, Reacher est accompagné d’une équipe hétéroclite, incluant l’agent de la DEA, Susan Duffy, qui se montre à la fois rigoureuse et autoritaire (Sonya Cassidy, dont l’accent bostonien est parfois un peu hésitant), son coéquipier dépassé par les événements, Guillermo Villanueva (Roberto Montesinos), et un jeune novice peu expérimenté, Steven Elliot (Daniel David Stewart).

Bien que certains admirateurs de Reacher puissent critiquer la vitesse à laquelle l’adaptation de Bad Luck And Trouble s’est déroulée dans la seconde saison, on ne peut ignorer que les blagues légères et le récit collectif qui émerge de l’ancienne équipe de Reacher manquent à l’appel. La relation qui se tisse progressivement au sein de cette nouvelle formation est efficace et bien menée, mais les personnages inédits n’impriment pas la même force que Finlay et Conklin l’avaient fait dans la première saison.

Frances Neagley, la loyale complice de Reacher, se distingue grâce à l’interprétation de Maria Sten, qui insuffle une chaleur authentique à son personnage. De son côté, Mariah Robinson brille dans le rôle de Dominique Kohl, si bien qu’on peut regretter que sa présence soit restreinte à un épisode fondamental, rempli de retours en arrière.

Cette saison de Reacher nous offre l’une des rares occasions où elle s’éloigne des codes habituels pour nous livrer quelque chose d’inhabituel. En dehors de cela, l’ensemble reste prévisible et bien orchestré, avec des moments de créativité qui se font plutôt rares. Cependant, le moment fort – la confrontation inévitable entre Reacher et le redoutable Olivier Richters, Paulie, cet homme exceptionnel qui fait paraître Ritchson presque chétif – justifie vraiment les attentes qu’il suscite.

Le parcours vers cette situation est étonnamment facile. Cependant, à une époque où les antagonistes semblent triompher dans la réalité, l’échappatoire que propose Reacher – une série centrée sur un individu extrêmement talentueux, guidé par une éthique irréprochable, qui se charge de faire régner la justice avec sa force physique et rétablit l’ordre dans un monde chaotique – apparaît plus réconfortante que jamais.