Il serait logique que j’apprécie Honey Lemon Soda Episode 1. Avec son style shojo caractérisé par une atmosphère douce et une touche de fantaisie propre aux récits de la vie quotidienne, cette série a tout pour plaire sur le papier. Cependant, elle échoue à captiver l’audience lors d’un premier épisode laborieux qui, malgré de multiples introductions, ne parvient jamais à établir un socle solide. Inspirée par le manga de Mayu Murata et réalisée par J.C. Staff et TMS Entertainment, elle ne réussit pas à atteindre ses objectifs malgré la simplicité de son propos.
Le grand shojo – véritablement fascinant sous bien des aspects – possède les caractéristiques des récits d’autrefois. Certains éléments de Honey Lemon Soda reprennent des énergies et des visuels évoquant les séries antérieures du même genre. Uka Ishimori (Kana Ichinose) fait face à une timidité extrême et a subi des intimidations depuis ses années de collège à cause de sa nature « poker face ». En réalité, elle est simplement réservée dans ses interactions avec les autres. Néanmoins, la jeunesse peut être cruelle et impitoyable, et le silence d’Uka est interprété comme un défaut de caractère.
À son entrée au lycée, elle souhaite changer de vie, mais se retrouve confrontée aux mêmes défis et harcèlements. Cela change lorsqu’elle croise le chemin de Kai Miura (Shōgo Yano), un jeune homme direct et intrépide, alors qu’elle se sent timide et consciente de ses défauts. Tout au long de l’épisode 1 de Honey Lemon Soda, Kai devient un soutien pour Uka en l’aidant à développer son assurance et sa stabilité, tout en l’incitant à exprimer ses besoins, même si cela se résume à demander de l’aide.
Le premier épisode de Honey Lemon Soda ne réussit pas à susciter notre intérêt.
Au moment où nous découvrons Uka, elle se trouve à un point critique de sa vie. L’intrigue commence comme un véritable drame. Chaque échange entre Uka et Kai revêt une importance immense et transformative. Lors de leur première rencontre, dont on se souvient dans un flashback, Uka éclate en larmes à la vue de Kai, touchée par cette attention après avoir subi les moqueries de ses camarades. Pourtant, malgré l’intensité des émotions qui émanent de son parcours et son véritable cheminement vers la guérison, Uka n’atteint pas une profondeur émotive. Si l’histoire d’Uka débute avec une note de tristesse, la série semble traiter ce chagrin avec une certaine indifférence.
On retrouve des éléments d’œuvres comme Kimi Ni Todoke et, dans une certaine mesure, Horimiya au sein de Honey Lemon Soda. Dans le premier, une jeune fille mal comprise tisse des liens avec ses camarades, tandis que le second aborde les traces laissées par l’isolement et l’importance de rencontrer quelqu’un qui redéfinit notre perception du monde. Néanmoins, une différence fondamentale entre ces deux récits est perceptible, peu importe la période du shojo anime. À l’issue de l’épisode 1 de Horimiya, nous nous attachons rapidement aux protagonistes. À contrario, après le premier épisode de Honey Lemon Soda, il semble moins probable que nous ressentions la même affinité pour Uka et Kai.
Il est difficile de nier que les deux personnages demeurent essentiellement des stéréotypes jusqu’à présent. L’absence de profondeur intérieure est frappante. D’un côté, nous avons une jeune fille en quête de protection, et de l’autre, un garçon débordant d’ardeur. Bien qu’elle soit fascinée par lui, les raisons pour lesquelles il lui retourne son regard demeurent obscures. Rien chez lui n’indique une bonté ou une empathie manifeste, pourtant, il se montre protecteur envers elle et lui conseille de défendre elle-même ses intérêts. Bien que ce soit une dynamique plaisante théoriquement, elle repose sur des bases plutôt fragiles.
Les visuels sont au cœur de l’identité de la série.
Le premier épisode de Honey Lemon Soda captive principalement grâce à ses images, même si celles-ci ne rivalisent pas avec les meilleures œuvres du genre. Malgré une conception des personnages qui présente des contrastes saisissants par rapport à de nombreux héros contemporains, leurs déplacements demeurent rigides et un peu étranges dans leur animation. Les effets d’éclairage apportent une certaine dynamique, offrant à la série une ambiance presque surréaliste, mais il lui manque l’énergie suffisante pour maintenir notre attention tout au long de l’épisode.
C’est à ce moment précis que le coup fatal est porté, car tout cela pourrait être excusable ou facilement mis de côté si le rythme était un peu plus soutenu. Malheureusement, 23 minutes semblent s’étirer à 40 en raison de la progression de l’intrigue. Nous explorons sans cesse les mêmes émotions sans vraiment avancer. Le shojo a davantage de valeur quand il sert de fuite, et le soda au miel et au citron ne parvient pas à nous transporter totalement.
Il y a indéniablement des éléments positifs dans son adaptation, même si, jusqu’à présent, cela se présente comme une simple tirade désenchantée. Bien que la série ne provoque peut-être pas immédiatement un impact fort, il existe un potentiel captivant au sein de ces personnages et de leurs épreuves. Il sera fascinant d’observer l’évolution de leur dynamique, tout en espérant qu’elle trouve une dimension moins déséquilibrée. Regarder une série sans éprouver le désir de s’attacher aux protagonistes et à leur histoire d’amour semble vain. Elle nécessite davantage de temps pour explorer ses complexités et définir une identité plus en phase avec ses aspirations.
Le premier épisode de Honey Lemon Soda n’a pas de quoi séduire au premier abord. Néanmoins, nous espérons que la série saura révéler son attrait au fil de notre découverte d’Uka et Kai, alors qu’ils évoluent ensemble. C’est agréable à regarder ; il lui faut simplement un peu plus de contenu.
Le premier épisode de Honey Lemon Soda sera disponible le 8 janvier sur Crunchyroll.
Honey Lemon Soda Épisode 1 | |
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Évaluation | 5.5/10 |
Résumé de l’épisode 1 de DR Honey Lemon Soda n’arrivera pas à séduire tout le monde dès le départ. Nous pouvons néanmoins espérer que la série va dévoiler son attrait au fil du temps, alors que nous ferons la connaissance d’Uka et Kai, et qu’ils évolueront ensemble. C’est agréable à regarder ; cela nécessite simplement un peu plus pour vraiment captiver. |