CRITIQUE : La saison 3 de ‘Beastars’ partie 1 reste merveilleusement ridicule

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By Jérôme

Aimer Beastars nécessite d’embrasser son côté décalé. Cela va bien au-delà. Cette série se déroule dans un univers peuplé d’animaux ayant des caractéristiques humaines. Ce n’est pas uniquement la romance centrale entre Legoshi (Chikahiro Kobayashi), un imposant loup gris, et Haru (Sayaka Senbongi), une délicate lapine blanche qui compte. Nous sommes désormais plongés dans la saison 3 de Beastars.

L’élément déclencheur qui propulse Beastars dans un tourbillon de folie est sans conteste la dynamique interne de sa société, marquée par l’opposition entre herbivores et carnivores, ainsi que par le monde complexe et en pleine croissance du syndicat criminel qui contrôle les rouages de cet univers. C’est une véritable absurdité, et c’est ce qui en fait tout le charme. Cette ambiance singulière perdure dans la saison 3 de Beastars sur Netflix, alors que la série se dirige vers son ultime épisode.

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Il est fascinant de constater comment l’intrigue de la saison 3 de Beastars se déploie sur seulement 12 épisodes. S’inspirant du manga créé par Paru Itagaki, cette saison finale se déroule plusieurs mois après les événements marquants de la conclusion de la saison 2. Dans un moment de désespoir intense, Louis (Yūki Ono), un cerf, a pris la décision extrême de donner consensuellement son pied à Legoshi afin qu’il puisse le manger, espérant ainsi renforcer ses chances dans sa lutte contre Riz, qui avait l’habitude de s’attaquer aux herbivores.

Cependant, cette décision entraîne des répercussions, car elle est consignée dans le dossier de Legoshi. Il a quitté l’école pour occuper un poste à temps partiel dans un magasin d’Udon, tout en continuant sa relation avec Haru. Néanmoins, malgré tous ses efforts pour mener une vie ordinaire, il demeure constamment confronté à des personnes ou des situations qui mettent à l’épreuve ses bonnes intentions.

La première partie de la saison 3 de Beastars explore les conséquences du duel entre Legoshi et Riz, les bouleversements au sein du monde souterrain qui contrôle cet univers, le combat intérieur de Louis face à ses aspirations et aux attentes de sa famille, ainsi que la quête de Haru pour s’adapter à la vie universitaire.

En grande partie, la série réussit à maintenir la vitalité de ses saisons antérieures grâce à son animation tactile, en 3D et en CGI, qui donne vie à une bande sonore vibrante, agrémentée de performances luxuriantes influencées par le jazz. Par moments, elle est encore plus gracieuse, surtout après les épreuves et les blessures que les personnages ont traversées. Cependant, de nombreux événements se déroulent, et tout ne prend pas nécessairement forme.

Haru prend ses distances dans la première partie de la saison 3 de Beastars.

Un des enjeux majeurs réside sans doute dans la réduction du rôle de Haru, qui en vient presque à disparaître. Bien qu’elle fasse des apparitions, cela se limite souvent à des récits centrés sur Legoshi, l’aidant à trouver sa voie et à surmonter ses sentiments de culpabilité et d’anxiété. Cela est d’autant plus surprenant étant donné l’importance qu’elle avait au début de l’histoire.

Depuis la conclusion de la première saison, son rôle dans l’histoire s’est progressivement estompé, ce qui est regrettable, car elle représente l’interaction idéale entre Legoshi et Louis. Nos trois personnages principaux luttent avec leurs propres sentiments de dégoût envers eux-mêmes tout en tentant de s’affirmer. Cependant, Haru, plus que Legoshi et Louis, semble davantage ancrée dans le monde réel (aussi réaliste que le permet l’univers de Beastars). Par conséquent, elle se transforme en une sorte de reflet de ce qui aurait pu être.

Les interactions de ce personnage avec Legoshi sont toujours captivantes, apportant une perspective essentielle à l’intrigue. Cependant, elle se retrouve quelque peu overshadowed par l’introduction d’une multitude de nouveaux personnages secondaires, dont l’apport n’est pas toujours évident. Yahya, un cheval et figure centrale des Beastars, agit en tant que vigilante et s’intéresse particulièrement à Legoshi.

Yahya partage un passé avec Gosha, le grand-père de Legoshi, qui est un dragon de Komodo. Ils ont collaboré un certain temps, mais leur amitié s’est détériorée dès que Gosha a commencé une relation avec la grand-mère de Legoshi, un loup gris. Cette liaison entre différentes espèces a engendré des conflits au sein de leur famille, affectant particulièrement leur fille, la mère de Legoshi.

Melon pave la voie pour la saison finale de Beastars.

Melon, l’antagoniste central, incarne cette dynamique en tant qu’exemple d’une union d’espèces diverses. En tant qu’hybride entre une gazelle et un léopard, il a pris les rênes du syndicat criminel connu sous le nom de Shishugumi. Même s’il ne parvient pas à égaler l’impact visuel dérangeant que dégage Riz, il possède néanmoins une étrangeté qui lui est propre.

Une des principales sources de motivation dans le drame Beastars réside dans les interactions entre les carnivores et les herbivores, se demandant si les premiers peuvent réellement maîtriser leurs instincts naturels de chasser et de manger ces espèces plus vulnérables. Melon, de son côté, élimine pour la sensation plutôt que pour la consommation, ce qui le rend unique. Le personnage de Melon est crucial pour le développement ultérieur de l’intrigue, et on espère qu’il continuera à exercer une influence marquante.

Fidèle à lui-même, l’un des principaux charmes et éléments incontournables de Beastars demeure son protagoniste emblématique, Legoshi, et cela perdure dans cette saison concluante. Cette série réussit peut-être à fusionner de manière exceptionnelle l’aspect visuel et le récit, l’animation de son personnage saisissant à merveille sa timidité et sa délicatesse.

La représentation de Legoshi est impressionnante, que ce soit dans sa petite course ou dans l’expression de ses yeux qui varient constamment alors qu’il cherche ses mots. Ses épaules légèrement voûtées traduisent une tentative de se faire oublier, et tout cela témoigne d’un travail riche et abouti. Nous comprenons ce personnage, ses aspirations et ses angoisses principalement par le biais de son design et de ses mouvements.

Le jeu de Chikahiro Kobayashi joue un rôle essentiel. Son bégaiement et l’allongement de ses phrases illustrent à merveille son côté hésitant. Bien que Legoshi se retrouve fréquemment impliqué dans des situations d’adulte, de confrontation ou d’évasion, et qu’il s’efforce sans relâche de progresser, il demeure avant tout un adolescent, sujet aux doutes qui l’accompagnent.

Il est sans conteste le protagoniste à admirer. Même si Louis a son propre charme, il est davantage en retrait cette fois-ci. L’essentiel de l’histoire reste centré sur ses échanges avec le groupe Shishigumi. En revanche, la troisième saison offre l’occasion de découvrir un Louis plus amusant et moins stressé.

Quelle est la différence entre l’animation et les récentes saisons de Netflix ?

Bien que l’animation demeure souvent de qualité, elle ne parvient pas toujours à égaler l’excellence des deux saisons antérieures ou celle d’autres créations du studio Orange. Cela peut être attribué à des choix de cadrage et des mises en scène parfois étranges, notamment lors de retours en arrière ou dans des séquences peu dynamiques. Néanmoins, l’arrière-plan animé est remarquable, tout comme la réalisation qui met en valeur la diversité des tailles et proportions des personnages, soulignant ainsi l’immensité et la vitalité de cet univers.

Ce qui suscite probablement le plus d’intérêt, c’est l’intrigue générale alors que nous nous dirigeons vers les derniers épisodes. Beastars a habilement manié des thèmes allégoriques tout en évitant de se compromettre complètement d’un côté ou de l’autre. Néanmoins, le sens demeure incertain.

À un moment donné, Legoshi apprend que les animaux marins s’entretuent et que leurs dépouilles servent de nourriture à des poissons plus petits, qui, par ailleurs, finissent souvent en proie. Il est possible qu’il n’y ait pas de véritable message ou d’intrigue parfaitement structurée. Néanmoins, il est fascinant de réfléchir à la façon dont Beastars parviendra à relier tous ces éléments et ces concepts. Les herbivores et les carnivores parviendront-ils à coexister paisiblement ? Ou bien les carnivores seront-ils laissés à eux-mêmes, libres de céder à leurs instincts naturels ?

La première partie de la saison 3 de Beastars nous rappelle les raisons pour lesquelles cette série sur Netflix est à la fois fascinante et divertissante. Il est impossible de faire une pause après avoir lancé l’épisode, malgré quelques incohérences dans l’intrigue. C’est un vrai régal, empreint d’absurde, porté par un protagoniste captivant. Alors que l’histoire se termine sur un intense suspense, l’excitation de replonger dans cet univers persiste.

La première partie de la saison finale de Beastars est désormais en accès sur Netflix.

Beastars Saison Finale Partie 1
Note7.5/10
Résumé
La première partie de la saison finale de Beastars nous rappelle à quel point cette série sur Netflix est à la fois ludique et captivante. Une fois que vous lancez l’épisode, il n’y a pas de retour en arrière, même si certains éléments de l’histoire peuvent parfois faire défaut. C’est un mélange pur de divertissement et d’absurdité, porté par un protagoniste vraiment charismatique.