Le génie derrière Peaky Blinders partage sa nouvelle passion, s’aventurant cette fois dans les profondeurs d’un Londres marqué par l’après-industrialisation, et c’est percutant.
Le béret, le veston et les cigarettes à profusion sont devenus les emblèmes de Tommy Shelby, personnage phare de la série Peaky Blinders sur Netflix. Toutefois, pour cette nouvelle aventure, ce sont les lourdes jupes et les gants de boxe qui s’attirent les faveurs de Steven Knight, créateur de la toute nouvelle série A Thousand Blows. Ce dernier continue d’explorer l’histoire anglaise, mais en plongeant davantage dans le passé pour mettre en lumière autant les combats de boxe que les activités d’un gang de criminels aguerris.
Dans ses premiers instants, A Thousand Blows se révèle puissant et sans concession, multipliant les répliques cinglantes au cours de dialogues frénétiques qui s’enchaînent sans pause. L’atmosphère bruyante et chaotique des petites rues et des quartiers populaires est reconstituée avec soin, mettant en lumière des vies souvent ignorées. Pour explorer plus en profondeur les récits de ceux qu’on n’écoute que rarement, Steven Knight a choisi de se concentrer sur deux figures emblématiques, symbolisant les voix oubliées de cette époque : le Jamaïcain Hezekiah Moscow et la voleuse presque majestueuse, Mary Carr.
Il est indéniable que de nombreux personnages s’inspirent de vraies personnes, mais inévitablement, des lacunes subsistent que la série s’applique à remplir en embellissant les récits, tout en mêlant des univers qui n’auraient pas eu l’occasion de se croiser autrement. Mary n’est qu’une femme, certes, mais au-delà de son apparence, sa robe se révèle être à la fois son arme et son bouclier, lui offrant une stratégie efficace pour duper les gentlemen qui la jugent uniquement sur son sexe. Hezekiah, quant à lui, est perçu comme une créature sauvage en raison de la couleur de sa peau, mais il choisit d’en tirer parti, utilisant le racisme qu’il rencontre comme un tremplin pour progresser et déconstruire les préjugés liés à ses origines.
Dans l’ensemble, A Thousand Blows réussit à captiver, surtout grâce à un ensemble d’acteurs bien choisis : même si l’intrigue peut paraître par moments un peu précipitée, il est agréable de suivre les mésaventures des frères Goodson, les combats d’Hezekiah et Alec, ainsi que les manigances de la reine Mary et de ses Forty Elephants.

Bien que Tommy Shelby demeure une figure emblématique de la télévision, il fait maintenant face à des rivaux redoutables parmi les protagonistes de A Thousand Blows. Ces nouveaux arrivants pourraient ne pas séduire certains spectateurs qui considéraient leur héros comme un symbole pour promouvoir des doctrines obsolètes. Cette orientation pourrait bien être l’intention de Steven Knight en intégrant ces personnages, les incitant à se développer en opposition aux normes, à une époque marquée par des inégalités frappantes et évidentes.
Pour conclure, A Thousand Blows mérite assurément d’être exploré. Bien que les six épisodes laissent sur sa faim, il y a lieu d’être optimiste : une seconde saison a déjà été confirmée, ayant reçu le feu vert peu avant la diffusion de la première.
Tous les épisodes de A Thousand Blows feront leur arrivée sur Disney+ le 21 février 2025. Par ailleurs, n’hésitez pas à explorer la sélection des films et séries qui seront diffusés en streaming ce mois-ci, sur l’ensemble des plateformes.
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Source : https://www.dexerto.fr/films-series/critique-a-thousand-blows-saison-1-1603857/
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